Lorsque nous avons démonté la Nintendo Switch pour la première fois en 2017, elle a obtenu un solide 8 sur 10 sur notre indice de réparabilité. À l’époque, c’était mérité. Aujourd’hui, alors que Nintendo prépare la sortie très attendue de la Switch 2, nous reconsidérons notre évaluation de la console d’origine – et nous divisons la note par deux.
Non, la console elle-même n’a pas changé. Mais nous, si. Nous avons évalué bien plus de consoles portables depuis et avons acquis une compréhension plus fine de ce qui est réellement réparable. Et franchement, la Switch n’a pas bien vieilli.
Avant de faire la queue pour acheter la Switch 2, parlons de ce que la première version a bien fait, de ses échecs – et de ce que nous espérons que Nintendo fera mieux cette fois-ci.
Pourquoi revenir sur une vieille console ?
En général, nous ne revenons pas sur nos anciennes évaluations. Mais il y a des exceptions. Nous avons par exemple revu la note de l’iPhone 14 à la baisse suite aux retours de la communauté, ou réévalué d’anciennes montres connectées après avoir obtenu de nouvelles infos. Et avec la Switch 2 sur le point de sortir, il est utile de pouvoir comparer les deux versions.
La plupart des produits tech disparaissent du marché au bout de quelques années. Mais la Switch, elle, est toujours en vente huit ans après son lancement. En 2024, Nintendo en a vendu plus de 15 millions – près de trois fois plus que la GameCube à son apogée. Elle est désormais la console Nintendo la plus longtemps commercialisée sans successeur direct. Il était grand temps de réévaluer notre note.
À l’époque, la Switch était difficile à noter : console ou console portable ? Faut-il compter les Joy-Con détachables et la station d’accueil ? Nous avons dû improviser. Aujourd’hui, nous avons de meilleurs repères – en grande partie grâce à elle.
Pas de pièces détachées, pas de tutoriels officiels et une batterie difficile à remplacer
Avec le recul, les faiblesses de la Switch sautent encore plus aux yeux. Beaucoup de composants internes sont modulaires – mais Nintendo ne propose aucune pièce détachée en accès libre, ni de guides de réparation officiels. Et sur notre indice de réparabilité, ce sont deux critères essentiels.
La batterie Switch est toujours collée, le port de charge soudé directement à la carte mère. Certaines réparations Nintendo exigent deux types de pâte thermique, dont une difficile à trouver. Et étonnamment, remplacer un joystick reste l’une des tâches les plus simples à effectuer.
Et ces Joy-Con drifts ? On en a vu passer. Certes, notre indice ne mesure pas la durabilité – c’est un tout autre domaine. Le taux d’échec catastrophique des sticks n’affecte donc pas directement la note. Mais cette affaire a clairement renforcé l’importance accordée aux joysticks dans notre grille d’évaluation. (La Switch n’est pas la seule concernée, mais c’est clairement le cas le plus emblématique.)
Nintendo ne vend pas de pièces pour la Switch.
Nous, oui.
Des batteries ? On a ce qu’il faut.
Des sticks plus fiables que ceux d’origine ? Évidemment.
Depuis le succès de la Switch, d’autres fabricants ont investi le marché des consoles portables :
- Le Steam Deck a prouvé qu’on pouvait vraiment jouer à des jeux PC en mobilité
- L’ASUS ROG Ally a embarqué Windows dans un format proche de la Switch
- Le Lenovo Legion Go a tout agrandi, y compris les sticks Hall sans drift
- Le portail PlayStation a réinventé le Remote Play
- Le ModRetro Chromatic a fait renaître le Game Boy Color
- Panic Playdate a ramené l’amusement
Ces appareils ont mis la barre plus haute – aussi pour la réparabilité. La plupart proposent des designs modulaires, des SSD remplaçables, une documentation plus claire et des pièces disponibles.
Et pour classer une console hybride comme la Switch, Nintendo nous a donné un indice : la plupart des gens s’en servent en mode portable. Il est donc plus pertinent de la comparer à d’autres consoles portables qu’à une PlayStation ou une Xbox de salon.
La Switch originale a des atouts : des Joy-Con modulaires, du stockage amovible et un agencement interne assez propre. Mais face aux nouveaux modèles avec slots M.2, composants enfichables et pièces accessibles, elle fait son âge.
Résultat : une note mise à jour de 4 sur 10 – bien plus représentative de la réalité actuelle. Et un bon point de départ pour juger la Switch 2.
Nintendo respectera-t-il la nouvelle loi sur les réparations ?
Espérons que ce ne soit pas le dernier mot. Nintendo pourrait regagner deux points en publiant des guides et des pièces pour la Switch.
Est-ce que Nintendo va respecter la nouvelle sur la réparation console ?
Espérons que ce ne soit pas le dernier mot. Nintendo pourrait regagner deux points en publiant des tutos et des pièces Switch.
Et la Switch 2 offre une chance de faire mieux. Car à New York, une loi entrée en vigueur en 2023 oblige les fabricants à fournir les mêmes outils, pièces et manuels aux personnes privées qu’aux réparateurs agréés – pour tous les appareils mis sur le marché à partir du 1er juillet 2023.
Certes, certaines lois américaines excluent les consoles, mais ici l’exception ne concerne que les composants liés à des contenus protégés. Les sticks, batteries et écrans doivent donc être fournis.
Certes, de nombreuses lois américaines sur le droit à la réparation contiennent des exceptions pour les consoles de jeu. Mais New York fait ici une restriction importante : seul le matériel de réparation qui entre en conflit avec le contenu protégé par les droits d’auteur est exclu. Cela ne concerne pas les manettes, les batteries ou les écrans – ils doivent être librement accessibles.
Nous comptons sur Nintendo pour respecter cette règle. Et sinon ? Repair.org peut faire remonter l’info au procureur général.
La suite arrive
Nous avons aussi réévalué la Switch Lite, la Switch OLED et d’autres consoles portables. Et très bientôt, nous publierons notre nouvel indice de réparabilité dédié au gaming mobile. Restez à l’écoute, ça en vaut la peine.
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